lundi, août 29, 2005

Le PS en pleine crise mystique

Les socialistes, affaiblis par leurs dissensions internes, ne savent plus où donner de la tête. Le monde est devenu complexe, le prolétariat et le patronat ne sont plus les mêmes, les données ont changé, comme les rapports de force qui se sont démultipliés. Guerre, paix, Jaurès, Marx, etc. Ce n'est pas seulement notre entourage médiatico-politique qui a changé, ni les préoccupations des gens, ce sont les traditionnels pôles d'oppositions et les enjeux réels.

Les socialistes ne le comprennent pas, pire encore ils ne veulent pas comprendre. Les socialistes veulent revenir au temps de Jaurès, de la SFIO, des grandes luttes, du manichéisme partisan et des concepts simples, voire simplistes. Les socialistes ne veulent pas du présent et ont peur du futur, ils vont alors offrir un passé archaïque à un électorat dépité. Chronique d'une fuite en avant...

Le Valeurs Actuelles de cette semaine se fait l'écho de cette politique du pire prônée par des éléphants qui ont perdu la boule:

"Nous sommes socialistes et nous en sommes fiers, fiers des réformes que nous avons menées, fiers des idées que nous avons fait avancer", écrit François Hollande.
François Hollande n'a aucun mea culpa à formuler concernant la période durant laquelle les socialistes étaient au gouvernement, sous l'égide de Jospinovitch le reconverti. Ayant certes créé des emplois mais sans faire profiter les français des bienfaits de la croissance, les socialistes ne peuvent pourtant pas s'arroger le luxe de jouer aux triomphalistes, il est vrai que la modestie n'est pas le point fort de la gauche "la plus conne du monde."

"Nous ne sommes ni sociaux-libéraux, ni sociaux-radicaux. Nous sommes socialistes", résume Martine Aubry.
Martine Aubry ne veut pas du blairisme, besoin d'en dire plus? Les socialistes, plus que la droite, se caractérisent actuellement par un refus absolutiste du consensus, les socialistes sont des socialistes, point barre. Quand l'on voit les effets d'une politique social-démocratique à l'anglaise, on serait pourtant tenté de se demander si l'aventure ne mérite pas d'être expérimentée. Mais les socialistes croient au mythe selon lequel nous sommes dans un monde désenchanté et dans lequel les gens ont besoin d'accéder à un nouveau "rêve" politique, à de nouvelles aspirations collectives ; ces élements de "merveilleux" montre que le PS est en ce moment l'un des partis à la posture la plus "mystique" de l'échiquier politique actuel...

Enfermés dans cette situation de "religiosité", les socialistes ne sont guères crédibles, quand l'heure du réveil viendra qui aura donc la naïveté de croire à un sincère revirement blairiste du PS? C'est pourtant inévitable, quand les socialistes laisseront tomber leur coiffe d'ayatollah, il faudra bien se montrer un peu plus sérieux, affronter avec courage la situation économique à laquelle nous sommes confrontés et, plus simplement, arrêter la fumette. Mais à trop vouloir tourner sa veste, plus personne ne nous croit quand l'on a enfin trouver le bon sens. Ceci dit, je tiens à rassurer messieurs les éléphants: les français n'ont pas de mémoire.
L’ancienne ministre de l’Emploi veut "reprendre le chemin historique de la réduction du temps de travail" qu’Emmanuelli veut appliquer "sans baisse de salaire".
Travailler encore moins en gagnant la même somme à la fin du mois, voire plus? Mais, messieurs les porteurs de rose, qui va devoir payer l'addition de ce manque à gagner? La marmotte qui met le chocolat dans le papier alu?


Ce genre de discours est typique du mysticisme actuel des ténors socialistes, fuire la réalité à tout prix et offrir un monde de bisounours à leur électorat, les socialistes se croient "présidentiables" avec ce genre d'élucubrations qui fait de la gauche française un sujet à plaisanteries dans nombre de pays! Qu'ils rient, qu'ils rient. De toutes manières, la France va bientôt se faire "vitrifier", gardons au moins notre potentiel comique.
Le PS n’a pas peur, non plus, de désigner son adversaire : "L’affrontement avec la droite est politique, idéologique et culturel. Nous menons un combat valeurs contre valeurs, projet contre projet", affirme François Hollande.
Rien que ça? François Hollande met ses couilles sur la table, c'est le moins qu'on puisse dire.

Les mouvements d'extrême-gauche croyaient pouvoir refaire un "mai 68" en 2005 avec les récentes manifestations lycéennes et voila que François le flan, socialiste de son état, adhère au même projet mais ajoute une dose de réalisme à ce bel engagement romantique: il vise 2007. C'est qu'il en faut du temps pour préparer une révolution...
"Notre socialisme est à la fois une critique du capitalisme et du productivisme et un projet de transformation de notre société"
Voila, le mot d'ordre est lancé: "projet de transformation de notre société". Le constructivisme reste le maître mot, c'est avec les bons vieux tours de passe-passe que l'on entourloupe les mêmes pigeons. En optant pour une novlangue teintée d'illumination marxiste, les socialistes ne déperissent pas sur place, ils creusent leur propre tombe.

Mais, vous n'avez encore rien vu, quand les socialistes amputent les problèmes mondiaux à un libéralisme qui n'existe pas, ça devient risible.
"Misère dans le tiers-monde, chômage dans les pays industrialisés, mais aussi précarité du travail, flexibilité, insécurité sociale, délocalisations…", poursuit François Hollande.
La "misère dans le tiers-monde"? Elle est dûe, dans les pays du Sud, au manque total de définition juridique des droits de propriété des exploitants terriens, une terre qui devient dès lors un "capital mort" dont les propriétaires, qui n'ont que les fruits de leur activité agricole à échanger, ne peuvent plus proposer aux pays du Nord qui, de leur côté, sont gouvernés par des dirigeants instituant des barrières douanières et mettent en place des politiques protectionistes en série qui sont en grande partie responsables de la "misère dans le tiers-monde". Une misère provoquée par le protectionisme et l'isolationisme économique des pays du nord et non pas par le libre-échange qui, pourtant, serait porteur d'immenses bienfaits pour ces populations.

Le "chômage dans les pays industrialisés"? Est-il utile de rappeler que le chômage se fait discret dans des pays comme la Nouvelle-Zélande, Etat dans lequel la ministre des Finances de 1991, Ruth Richardson, a quasiment supprimé tout le code du travail en 6 semaines en n'accordant qu'un rôle supplétif aux conventions collectives, faisant alors la part belle à une flexibilité tant décriée. Le résultat? Le chômage a diminué de moitié en moins de 5 ans. Et après, l'on a encore la naïveté de croire que le code du travail à la française, produit de la théorie marxiste de la lutte des classes, protège comme il se doit les salariés.

Les "délocalisations"? Elles sont causées par l'inquisition fiscale qui sévit dans nos contrées tricolores, les cerveaux et les industriels quittant le pays pour des régions un peu moins polluées par les règlementations liberticides, ce phénomène entraîne inéluctablement des pertes d'emplois douloureuses.

Que l'on parle des délocalisations, du chômage ou de la pauvreté dans le tiers-monde, tous ces phénomènes ont une cause: l'absence de libéralisme.
Jean-Luc Mélenchon : "Le capitalisme de notre époque est un système injuste, inefficace et gaspilleur. Il peut et doit être dépassé."
Sans commentaire. Jean-Luc Mélenchon devrait faire un tour du côté des pays de l'Est et demander aux locaux, dont beaucoup se sont habitués aux vertus de la flat tax, ce qu'ils pensent des idéologues qui veulent "transformer la société" et qui prétendent vouloir "dépasser" le capitalisme.

Maintenant, le spectacle peut vraiment commencer, accrochez vos ceintures:

Les socialistes ne le cachent pas: "Le retour d’un État volontaire réclame nécessairement des ressources publiques dynamiques. Et ceux qui ont fait l’apologie des baisses d’impôts, y compris dans notre famille politique, se sont trompés", écrit François Hollande. "Il faut revenir sur les réformes libérales de l’ISF et des droits de succession", ajoute Henri Emmanuelli. "La logique de la baisse de l’impôt ne fait pas partie de notre logiciel", résume Arnaud Montebourg, qui propose de "repenser la fiscalité du capital". Henri Emmanuelli envisage "d’augmenter les cotisations patronales" pour financer le système de retraite par répartition "compte tenu, dit-il, de la restauration de la santé des entreprises"! Laurent Fabius lance l’idée d’une "surcotisation à l’assurance chômage concernant les grands groupes et leurs filiales qui recourent de manière excessive aux contrats à durée déterminée et à l’intérim. (…) La remise en cause des exonérations de charges sans conditions dégagera des possibilités nouvelles." "Les politiques de baisse des impôts et des charges se sont avérées inefficaces face au chômage et socialement dévastatrices", conclut Henri Emmanuelli.

Les socialistes sont des gens très drôles. Ce sont ces gens-là qui, dans un pays où l'Etat nous pompe 54% de nos revenus annuels, prônent une augmentation des impôts alors que depuis 2002, la CRDS et la CSG ont augmenté dans le cadre de la reformette de l'assurance-maladie téléguidée par Douste le preux mais aussi la taxe d'habitation, de 3%, puis le prix du diesel, des cigarettes et j'en passe ; les taxes sur la consommation telles la TVA, soit les impôts indirects, représentent 60% de la tondaison annuelle du mouton-contribuable. La bataille du contribuable n'est donc pas une cause "bourgeoise" mais nationale, qui concerne tout le monde, classes modestes comme aisées. Chose que les tenants socialistes d'un revival marxiste n'ont pas compris et ne semblent pas près à comprendre.

Pour le député des Landes, "la démocratie ne peut s’arrêter au seuil de l’entreprise. (…) Il faut redonner à la législation du travail sa véritable finalité : la protection des travailleurs face à l’arbitraire patronal".

C'est bien connu, l'entreprise est un enfer sur terre pour tous les salariés de cette foutue planète rongée par des patrons fascistes et ultra-libéraux exploitant l'ouvrier jusqu'à la dernière goutte... une chose est sûre, Marx n'est pas mort. Les relations internes à l'entreprise ne sont pas uniquement ponctuées de conflits de gladiateurs, ce sont des lieux de coopération où le salarié se professionalise et acquiert des conaissances qui n'ont pas été apprises ailleurs. Tant que les socialistes verront l'entrepreneur comme un baron assis sur la masse d'employés qu'il exploite quotidiennement, tant que cette diabolisation intellectuelle perdurera et que les socialistes (la droite n'est d'ailleurs pas exempte d'une telle critique) s'obstineront à vouloir pénaliser les gens qui créent des emplois dans ce pays, une inflexion de la courbe du chômage n'apparaîtra pas avant des lustres..
Il s’agit d’augmenter les droits des comités d’entreprise et des délégués du personnel pour "développer le contrôle de la gestion des entreprises".
Qui a dit que la politique était austère et ennuyeuse? Henri-Emmanuelli veut probablement parler des méfaits du comité d'entreprise d'EDF, à majorité CGTiste, qui ne manqua pas de générosité envers le PCF...

Comment, dans ces conditions, relancer la machine économique? Tout simplement en augmentant les salaires! Le premier secrétaire du PS en fait une priorité, partagée par Laurent Fabius : "Dans le secteur public comme dans le privé, des rattrapages salariaux devront intervenir, puis des revalorisations régulières", écrit l’ancien premier ministre.
De qui se moque t-on? Les socialistes ont-ils oublié les leçons de 1981? Mais la vraie question est: les français sauront-ils leur rappeler en 2007, lors des prochaines éléctions? A suivre donc...


N'en jetez plus, les socialistes ressortent les vieux pots, la mayonnaise par contre sent le rance et ce n'est pas peu dire. Le PS est en train d'opérer un véritable repli idéologique, la lutte des classes est réactualisée, la figure de l'employeur est diabolisée au possible, le code du travail renforcé et une hypothétique augmentation des impôts, applaudie. Heureusement, il reste quelques réalistes au sein du PS, comme Bernard Kouchner ou Jean-Marie Bockel qui n'hésite pas à parler de "socialisme libéral", l'air de rien c'est déjà une révolution que de voir certains penser au blairisme.

Le salut viendra t-il de l'aile droite de la gauche? C'est à envisager, l'UMP s'obstinant à suivre la gauche, la queue entre les jambes, depuis quelques années déjà. Espérons que cette fois-ci la droite continuera à se faire le toutou d'une gauche certes, mais blairiste pour une fois. Utopie?

To be continued...

source:
Valeurs Actuelles n° 3587 paru le 26 Août 2005

à lire: le commentaire de David Victoroff sur Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse.


- Lafronde

dimanche, août 28, 2005

Quand est-ce qu'on mange ?


Quand on voit ces images d'horreur on ne peut que ressentir une grande tristesse, comment ne pas être humainement touché par des enfants mourant de faim ? Il suffit de voir ces petits corps n'ayant plus que la peau sur les os, ces orbites creuses, ces airs hagards, ces têtes qui en deviennent disproportionnées face à ces corps considérablement amaigris, et ces mères aimantes autant que désespérées serrant leurs enfants agonisant contre elles, pour être saisi d'une grande émotion (avec des trémolos dans la voix, les poings serrés, et la petite larme à l'oeil), et d'une volonté de ne pas laisser se passer une telle chose, d'aider ces population à ne pas mourir de faim. Cette situation de famine nous paraissant avec raison insoutenable, nos pays occidentaux n'en n'ayant pas connus de pareilles depuis plus d'un siècle ou deux.

Bien sûr ce sont toujours les femmes et les enfants, c'est-à-dire les populations les plus faibles, les premières victimes dans ce genre de situation, et cela malgré toutes les lois pour le respect de la parité. Ces images de famine apocalyptique ne peuvent que me rappeler des souvenirs lointains de Somalie et de sacs de riz, quand enfant à l'école primaire je faisais preuve de générosité pour aider ces habitants, contribuant ainsi à enrichir les seigneurs de guerre de ce pays, c'est l'occasion d'y repenser avec nostalgie, de toute façon le mot d'ordre jamais respecté n'a pas changé : "plus jamais ça "

Sous le choc de l'émotion ça me donnerait presque envie de pousser un cri contre cet Occident, industriel, riche et égoïste, n'ayant que faire de la misère du Tiers-Monde, qui se complait dans des discours hypocrites d'aide au développement qui n'arrive jamais, qui ne cesse de mépriser et d'exploiter ce continent africain, qui lui essaye malgré tout de survivre. Contre ces occidentaux engoncés dans leurs privilèges, ne se plus souciant que de leur pouvoir d'achat, du prix du litre d'essence, de la rentrée littéraire et de la grille télé de la rentrée, alors qu'à quelques milliers de kilomètres de nous des catastrophes ont lieu.

On entend déjà les médias, les ONG, et les charognards instrumentalisant ce drame à des fins politiques, bredouillant qu'en plus de ne pas faire preuve d'assez de solidarité avec nos frères du Sud, nous contribuons à leurs malheurs, et cela pour la voie du réchauffement climatique. Par notre désir égoïste autant qu'irresponsable de développement du Nord nous entrainons la pauvreté des pays du Sud, ne nous souciant guère des répercussions sur l'environnement et l'équilibre planétaire, ce qui entraîne dans les pays où l'équilibre climatique est fragile de grandes sécheresses, les cultures comme les prairies se déssèchent, les troupeaux ne pouvant plus se nourrir sont décimés, les populations locales déjà soumissent à la pauvreté, sont contraintent à la famine.Il semblerait pourtant que : "Selon les rapports du PAM (Programme alimentaire mondial), l'invasion des criquets ou la sécheresse ne justifient qu'une baisse de 7% de la production nationale de céréales. D'autres facteurs expliquent le drame : une démographie galopante, le manque d'accès aux soins, la spéculation qui entraîne des hausses de prix rendant inaccessible le sac de mil." (2)

Mais, parce qu'il y a un mais, nous apprenons dans le même temps que dans la majorité du pays la récolte fut tout à fait convenable, et que celui-ci a tout à fait les moyens s'il le souhaitait et s'il s'organisait en conséquence d'endiguer cette famine qui en vérité n'en est pas une. «Manque presque total de ressources alimentaires dans un pays» : Telle est la définition du mot «famine» dans la version Internet du Dictionnaire Larousse. Au Niger, elle ne correspond pas tout à fait à la situation. Les récoltes des trois dernières décennies n'ont jamais été aussi bonnes. En ville comme en brousse, les étals de mil ou de sorgho sont toujours achalandés. Et, en quémandant un cadeau aux voyageurs de passage, les enfants ont souvent un ou deux beignets à vendre." (2)

Il est pourtant vrai qu' "un drame sévit dans cette partie du monde. En août 2005, à cinq heures de vol de Paris, des centaines de milliers d'enfants meurent encore de faim." (2) Oui mais les causes de cette pénurie alimentaire sont plus structurelles que conjoncturelles, tous les ans le pays est soumis, comme d'ailleurs toutes les économies traditionnelles basées sur l'agriculture, à une période plus ou moins difficile de soudure entre deux récoltes, l'approvisionnement de nourriture devant être assuré par la récolte précédente, à cette époque de l'année déjà bien entamée. "Tous les ans, à cette époque de l'année, dans tous les villages du Niger, certains enfants n'ont pas suffisamment à manger." (2)

Il est à rappeler que la situation actuelle du Niger n'est pas comparable à celles du "Biafra de 1967, ni l'Ethiopie de 1984, ni l'Angola de 2002. Il n'y a ni guerre, ni manque de nourriture. L'Etat gère un stock de céréales de sécurité qui, en principe, devrait assurer la soudure entre deux récoltes." Le gouvernement a conscience du problème, "chaque année, à la fin de la saison agricole, des évaluations sont faites.", il propose aussi quelques solutions comme "des ventes de céréales subventionnées, dites «à prix modérés», des opérations «travail contre nourriture» dans les villages les plus touchés" (1), ou encore des "crédits de campagne", permettant à la population d'emprunter 300 kilos de mil remboursable sur la prochaine récolte.

Mais cette aide alimentaire payante exlut de fait les familles qui se trouvent trop éloignées des points de vente pour y avoir accès, et celles qui suite à la baisse de leurs revenus n'ont pas les moyens de se la procurer. Cette baisse de revenus étant provoquée par la chute du prix de vente du bétail ; ces populations d'agriculteurs ayant presque pour seule richesse leur bétail, se voient acculées à vendre en masse leurs bêtes, qu'ils ont de toute façon beaucoup de difficultés à nourrir, pour constituer une réserve de vivres suffisante pour passer la saison, ce qui conduit à une saturation des marchés. Ce mouvement accompagnant la hausse du prix du mil pour cause de pénurie dans la région, d'où résulte la disette actuelle.

Le gouvernement nigérien savait que cette période de soudure serait cette année plus délicate à effectuer qu'à l'ordinaire, dès octobre celui-ci "et les bailleurs de fonds ont annoncé qu'un quart de la population soit environ 3,5 millions de personnes était menacé par cette crise grave. 9 mois plus tard alors que les stocks existent, le mil est toujours inaccessible pour les personnes les plus frappées par le manque de nourriture". (4) Mais il n'a pas agit en conséquence, les nigériens ayant la facheuse tendance de n'y voir qu'une "redoutable fatalité", "cette année, assure-t-on, «la soudure» était juste un peu plus difficile que d'habitude..." (2) C'est cette attitude totalement irresponsable qui a conduit au drame actuel. Le PAM avait proposé de constituer à grande échelle dans les zones qui risquaient d'être victime de la pénurie alimentaire des stocks de nourriture au niveau des villages, opération budgétisée à hauteur de quatre millions de dollars, pour aider 460 000 personnes. Cette solution comptant encore sur la fameuse solidarité internationale, et sur des aides spéciales qui n'en finissent pas, au lieu de responsabiliser le gouvernement en place n'était pas appropriée, mais en soi la méthode préconisée aurait pue donner statisfaction une fois reprise par les instances nigériennes.

Aujourd'hui le gouvernement reconnaît l'insuffisance de sa politique, mais il n'a pas pour autant l'intention de procéder gratuitement à des distributions alimentaires, selon lui pour protéger les marchés agricoles. Cette crainte étant reconnaissons le en soit justifiée, 90% de la population nigérienne étant composée de paysans, une crise économique à ce niveau pourrait avoir des conséquences encore plus masives et radicales que cette disette, et ruiner plus profondément le pays. Mais quand "un sac de mil de 100 kg, qui en temps normal oscille entre 10 et 12 000 Fcfa, en atteint jusqu’à 35 000 Fcfa" (3) on peut légitimement penser que les marchés en raison d'une chute de l'offre sont déjà légèrement destabilisés, il est de plus de la responsabilité du gouvernement de veiller à la sécurité de la population, que ce soi de manière militaire, policière mais aussi dans de tels cas d'urgence alimentaire.

Comme dans toutes les périodes de crise, certains plus malins que les autres en profitent pour se constituer facilement de jolis pactoles, comme le prouve cet exemple : "Les pasteurs, que l’on trouve au nord, sont descendus au sud pour trouver des pâturages. Mais sans succès. « L’herbe a été coupée, stockée, et une botte pour nourrir une bête une matinée coûte jusqu’à 2 500 Fcfa »" (3), prix qui est hors de portée de la majorité des éleveurs. Comme on dit le malheur des uns fait le bonheur des autres, il suffit de saisir les opportunités.

Les dirigeants nigériens laissent donc délibérément agoniser leur propre population, femmes, enfants, sans doute par manque de volonté, tout cela provenant d'un certain fatalisme ; ils n'avaient déjà rien fait pour empêcher la crise, se contentant de discourir dans les instances onusiennes, mendiant une aide qui n'est pas nécessaire. Le gouvernement se reposant aujourd'hui sur les ONG qui procèdent de manière éparse à des distributions gratuites de nourriture et mettent en place des centres de soin, solution inadéquate pour répondre en pleine crise aux nombreuses demandes, le manque d'infrastrutures routières d'un pays grand comme trois France constituant un autre obstacle. On peut aussi sans doute mettre en cause la corruption du pays, cette spéculation effrénée est loin comme il a été mentionné précédement de ne faire que des malheureux, il ne serait pas étonnant que des hommes ayant des responsabilités et leur réseaux d'influence profitent de la crise, on comprend qu'ils considèrent une baisse des cours du mil comme préjudiciable. Et puis politiquement cela permettra à l'occasion au gouvernement nigérien de culpabiliser ces salauds d'occidentaux égoïstes, et de faire valoir en temps voulu, lors de négociations tendues comme celle de la réduction de la dette, sous forme d'argument notre supposée immoralité. Et continuer d'attiser la repentance des pays développés pour tous les maux de la planète, nous laissant dans un puéril dénuement intellectuel et moral.

Ce genre d'événements ne sont que trop coutumier de pays africains gérés en dépit du bon sens.

1) RFI
2) Le Figaro
3) Afrik.com
4) Rapport Médecins sans frontières

- Vae Victis

Benoit XVI contre le "nouveau barbarisme"


Le 21 août dernier dans le Times, des propos récents du pape Benoit XVI sont rapportés par le journaliste Chris Johnston. Le successeur de Jean-Paul II condamne fermement le terrorisme islamiste, ce "nouveau barbarisme", et exhorte les représentants de l'Islam à prendre conscience de la "grande responsabilité" qu'ils portent envers les jeunes générations.

Terrorism of any kind is a perverse and cruel decision, which shows contempt for the sacred right to life and undermines the very foundations of all civil society,” he told leaders of Germany’s Muslim communities.

He also reminded Islamic teachers of the role they played. “Words are highly influential in the education of the mind,” he said. “You therefore have a great responsibility for the formation of the younger generation.
(source)
L'Associated Press rapporte également l'événement:

In his meeting with Muslim leaders, Benedict also alluded to another of his themes — the need for reciprocity in religious freedom for Christians and other minorities in some Islamic countries. He didn't name any but said the defense of religious freedom "is a permanent imperative and respect for minorities is a clear sign of true civilization."
(source)

Via l'AKI, on apprend qu'un membre d'un forum internet proche d'Al-Quaïda commenta l'événement:

"The Vatican, which is nothing but a government placed within a building, has moved to support the Christian side of the countries in the world, and if possible, the Catholic side. The tendency of the Vatican was not to take part in the numerous wars there have been."

"Many of the children of Islam have signed themselves up to the ranks of those who fight terrorism, with sincerity, following what the 'governors', 'ulema' or intellectuals say through the media and following the speeches of George Bush, Berlusconi and Tony Blair, and the majority of the Muslim governments," it continues.

La dépêche de l'AKI s'achevant ainsi:

It is the first time the Vatican and the Pope have been identified as an integral part of the Western coalition fighting Islamic terrorism in a forum close to the al-Qaeda network. The message appears to put the Catholic Church and Vatican City firmly among the potential targets of the Jihadists.
(source)


- Lafronde

Merci au grand parmi les grands

Merci à Polykrate pour la sobre et élégante bannière qu'il a eu la gentillesse de faire pour que ce blog trouve un semblant de personnalité graphique.

samedi, août 27, 2005

Bienvenue sur CROSS-OVER

En dépit de nos oppositions mais en raison de notre appartenance à la même famille, pour en finir avec toute forme de politiquement correct et de conformisme grégaire, afin d'offrir une confrontation de points de vues parfois antagonistes mais souvent (nous l'espérons!) intéressants, nous avons décidé d'unir nos plumes respectives à travers cette entreprise de co-blogging vouée, je le souhaite, à accueillir nombre de lecteurs égarés, déjà convaincus ou farouchement réticents.

Libertarianisme enragé et subversion du peuple pour le premier, libéralisme conservateur et anti-moraline pour le second, bienvenue sur CROSS-OVER, le blog commun de Lafronde et Vae Victis.

mardi, août 09, 2005

Table des matières

- International

D'un relativisme à un autre (Lafronde)

Louisiane: après l'échec de l'Etat, le privé prend le relais (Lafronde)

Irlande: les premières failles du fascisme sanitaire (Lafronde)

Le nucléaire au service des terroristes (Lafronde)

Quand est-ce qu'on mange? (Vae Victis)

- France

Danse de la pluie (Vae Victis)

La fin du monde? Pour demain après-midi 15h30 - volet biologique, épisode I (Vae Victis)

Armée rouge (Vae Victis)

Le PS en pleine crise mystique (Lafronde)

Mon épicier explique la démographie (Vae Victis)

- Morale / Faits de société

Ascension sociale (Vae Victis)

Staline avait raison (Vae Victis)

Ervegétisme et humanité ( Vae Victis)

Ces bons samaritains qui veulent aider l'Afrique (Lafronde)

Va cracher dans ton coin (Vae Victis)

De l'exploitation des crises humanitaires, et du dilemme des gouvernants (Vae Victis)

Benoit XVI contre le nouveau barbarisme (Lafronde)

- Libéralisme

Je suis amoral et apatride (mais je me soigne) (Lafronde)