dimanche, mai 07, 2006

Voeux pieux

A l'approche des élections présidentielles, je commence comme tout à chacun à me questionner sur le sens à donner à mon vote. J'aurai besoin de conseils pour accomplir mon devoir de citoyen. J'ai défini quelques-unes de mes priorités. Si vous pouviez m'aider à trouver le parti correspondant à mes options politiques, j'en serai ravi.

Je cherche donc un parti :
- Qui escompte rencentrer L'Etat sur ses fonctions régaliennes.
- Qui respectera la propriété privée.
- Qui abrogera les dispositions socialistes concernant les squatters et les mauvais payeurs.
- Qui restreindrait les expropriations.
- Qui sache faire la différence entre un lieu public et un café ou un restaurant.
- Qui ne considère pas que la solution à la crise du logement passe par la construction de nouveaux logements sociaux.
- Qui n'aura que faire de cette notion de mixité sociale.
- Qui envisagera sérieusement une privatisation de la SNCF et autres entreprises publiques, aussi préhistoriques que déficitaires
- Qui veuille promouvoir la retraite par capitalisation, les assurances maladies privées et qui oserait engager une réforme en profondeur de la Sécu.
- Qui engagera la réforme du code du travail et celle du fonctionnement de l'ANPE.
- Sans crainte de réparer l'injustice de la fiscalité, en optant pour des réformes se rapprochant de la flat tax.
- Oui donc un parti, qui veillerait à ne pas me taxer à plus de 70% quand je fais mon plein.
- Qui ne me spoliera pas de plus de 40% de mes revenus en cotisations obligatoires pour participer à la redistribution.
- Qui tranchera dans les charges patronales.
- Qui fasse un emploi minimaliste du terme "justice sociale".
- Qui ne fera pas de la lutte contre le cancer une priorité nationale.
- Qui mettra un coup d'arrêt à la pompe à subventions agricoles.
- Qui ne laissera pas des maoïstes obscurantistes mettre à sac des cultures, et interrompre la recherche scientifique.
- Qui ne voudra pas éduquer ou rééduquer la population, pour lui faire connaître des lendemains qui chantent.
- Qui arrêterait de financer la racaille syndicale.
- Qui laissera s'exprimer librement la pluralité syndicale, et qui étendra la notion de représentativité éponyme datant de 45.
- Qui abrogera les dispositions sur le financement public des partis politiques.
- Qui ne se sentirait aucune vocation à faire mon bonheur.
- Qui fasse tout simplement appliquer la loi.
- Qui ne laisserait pas la vermine mettre à feu et à sang des quartiers entiers, sous le regard complice des forces de l'ordre.
- Qui ne laissera pas des barbares prendre d'assaut des établissements publics, les saccager, et faire un feu de joie d'ouvrages anciens précieux.
- Un parti qui ne substituera pas la délinquance par cette soit disant délinquance routière.
- Qui respecterait les libertés religieuses, mais sans oublier l'héritage chrétien de notre pays.
- Sans ambition artistique, qui n'intégrera pas l'Art dans les fonctions de l'Etat, et qui ne fera pas du ministère de la culture un haut lieu du réalisme socialiste.
- Qui ne profitera de ses projets artistiques pour verser des rentes à des amis politiques artistes ou intellectuels.
- Qui sous des couverts de défendre la pluralité de la presse, n'en profitera pas pour arroser abondamment ses relais d'opinion.
- Qui sabrera la redevance télé.
- Ainsi que les aides à la "création" cinématographique ou télévisuelle, sans oublier les quotas de diffusion.
- Qui mettrait un point d'honneur à protéger la liberté d'expression, qui au choix supprimerait les lois Gayssot ou les étendrait aux crimes communistes.
- Qui suspendra la possibilité pour les milices mrapistes de se porter partie civile en matière de discrimination, et de racketter par ce biais.
- Qui ne se rendra pas en grande pompe à des réunions suprématistes noires, sous le prétexte que seul le suprématisme blanc serait être abject.
- Un parti encourageant la libéralisation de l'enseignement, via par exemple des chèques éducation.
- Prenant ses distances avec cette politique énergétique idéologique, s'accompagnant de la construction de champs d'éoliennes hors de prix, pour satisfaire des écologistes malthusiens.
- Promouvant une politique étrangère redéfinie, réaliste et opportuniste.
- Qui verra surtout dans l'UE un grand marché, et dans l'Europe politique une tentation soviétique.
- Qui ne pratique pas de sentimentalisme baveux en matière d'immigration.
- Qui adopte une politique d'immigration se rapprochant de l'expérience anglo-saxonne.
- Un parti qui abrogerait une bonne partie des incompatibilités en matière électorale, surtout dans le domaine économique

lundi, mars 27, 2006

Il est né le divine enfant



J'en profite pour annoncer la naissance de ce haut lieu de débauche verbale qu'est Anarchisme de droite. Pour que l'anarchisme de gauche ne soit plus jamais seul.


Accouchement réussi d'une césarienne au cutter sans anesthésie. Le ton est incontestablement libéré. Fluides, les mots s'enchaînent pour vous faire grimper au rideau du mauvais esprit, où aucune sévice ne vous sera épargnée. La plume est grinçante et l'humour noir, que les belles âmes passent leur chemin.

Le fauve en liberté, qui vous ferait froid dans le dos, s'il était un peu plus imposant qu'un chaton mouillé, est déjà bien connu pour sévir sur ILYS. Il avait par le passé franchi allègrement les limites du bon goût dans L'intimité d'un tueur. Nul besoin de vous le représenter.

"Le combat n'est pas fini"

C'est ainsi que se passe une partie de mon après-midi, sur un banc de fac, à feuilleter un quoditien délaissé par d'autres étudiants tout aussi inattentifs. J'apprends que mercredi 8 mars est consacré aux femmes. Enfin d'après ce que j'en vois, plutôt aux féministes revendicatives. Encore une de de ces journées symboliques qui connaissent depuis quelques années un grand succès, à tel point que les dates finissent pas manquer pour caser toutes ces manifestations. J'aprendrai le jour suivant, que le 9 mars semble avoir été dédié à l'incontinence, sans doute une de ces grandes causes nationales dont on sous-estime l'importance.

"Mon" quotidien Metro entre les mains, je lis en diagonale l'actualité du jour ou ce qui en fait office. "Le combat n'est pas fini" retient un peu plus que le reste mon attention dont je suis si avare. "Maïté Albagly, secrétaire générale du Planning familial, retrace cinquante ans de lutte" forcément héroïque - tout un programme. Classiquement on commence par la lutte pour le droit à la contraception, on embraye bien évidemment sur les "343 salopes", puis la loi Veil de 1974, le combat pour le remboursement de l'IVG. Avant d'évoquer les missions actuelles du Planning familial, comme le soutien aux femmes battues, la prévention dans les écoles, et le temps de bien réaffirmer "qu'on ne juge pas".

Je peux aisément comprendre que certaine choses même si elle sont immorales, soient nécessaires à la vie en communauté. Ainsi même s'il est difficile d'affirmer que la torture est une bonne chose, elle peut dans le domaine de la lutte anti-terrorisme se révéler utile, sinon indispensable. Je crois que l'avortement entre dans cette catégorie de chose, qui même si elles ne peuvent être taxées de morales, sont pour de multiples raisons pratiques justifiables. Il n'est évidemment pas dans mon intention de comparer des femmes avorteuses à des tortionnaires. Quoi qu'on en dise, on ne peut décemment pas affirmer que tuer ou plus exactement dans nos contrées aspirer un embryon avant de le détruire, soit une aspiration d'une grande vertu. Je sais qu'on aime par le pouvoir des mots dire qu'un embryon n'est pas un enfant, mais génétiquement c'est faux. De la même façon qu'on pourrait aisément tirer comme conclusions qu'un enfant n'est pas un être humain, sous le prétexte qu'ils ont une forme physique différente. Il suffirait de comparer ses proportions corps/tête à celles d'un adulte pour s'en convaincre.

Cela pose la question de savoir à partir de quel moment un être de l'espèce humaine devient un être humain, avec toutes les protections juridiques induites. Serait-ce seulement à l'accouchement ? On ce souvient du tolé déclenché par le député Garraud, qui avait glissé dans la loi sur la protection routière un amendement condamnant assez lourdement les avortements involontaires. Assimilés dans l'esprit à des infanticides. Mesure qui venait appuyée la condamnation pour homicide involontaire d'un chauffard ivre, cassée en cassation, qui faisait du foetus une personne juridique.On serait donc arrivé à la curieuse conclusion, que les mères ont droit de vie et de mort sur leur progéniture, dès lors que la mort est donnée volontairement à leur initiative. On peut aussi noter que la loi prévoit qu'un enfant formé puisse hériter de son père, ce qui revient paradoxalement à le reconnaître juridiquement. En réalité ce domaine est soumis à de très nombreuses incohérences. Certainement salutaires.

Une remarque retient tout de même mon attention. "En 1975, la loi Veil autorise l'IVG. Il a encore fallu se battre pour obtenir le remboursement." Voilà mon principal point de divergence avec ces "dames du Planning familial". Qu'est-ce donc que la Sécurité Sociale, sinon une mutuelle étatique prenant en charge les problèmes de santé des ayant droits ? Est-ce de là à dire qu'être enceinte est comparable à une maladie, et la chose gargouillant au sein de la mère à une tumeur maligne ? Si ce n'est pas le cas, pourquoi donc ce qu'on appelle la "solidarité" nationale devrait-elle prendre en charge une opération de "confort", ou du moins (la plupart du temps) non curative qui rélève de choix personnels ?

En fait derrière cette revendication de remboursement de l'IVG pointe la volonté de faire contribuer tous les français, de ne pas se contenter d'une légalisation de l'IVG, mais d'aller jusqu'à sa moralisation. Affirmer qu'il n'est pas condamnable moralement de se faire avorter, que cela est bel et bon. L'avortement est un sujet où les réactions sont généralement très tranchées, polémiques, où chacun a ses convictions. Avec le remboursement de l'IVG par la Secu, nul ne peut se soustraire de son financement ; d'office vous en êtes complice. C'est clairement un viol de la liberté de conscience. Et c'est sans doute conçu en ce sens. Ne plus rendre l'avortement honteux, mais le faire rentrer dans la normalité, le rembourser comme un traitement pour la toux, au nom d'un principe de santé publique.

Quelques pages plus loin s'étale une interview consensuelle de Simone Veil. Malgré ses divers engagements, qui dénote la femme du siècle dernier, je dois dire que j'ai une certaine sympathie pour elle. C'est plutôt courageux de s'opposer aux sinistres lois Gayssot, tout en ayant fait un séjour en camp de concentration. Femme de caractère elle l'est, on ne peut le lui dénier. Mais enfin j'aurai préféré qu'on lui demande si elle se félicite des 200 000 avortements annuels, de faire un bilan de son intiative de l'époque, ça aurait été la moindre des choses.

J'aurai au moins appris une chose entre ces pages. Les femmes sont de petites choses fragiles, peut-être en voie de disparition, discriminées, et qui nécessitent pour leur survie des mesures de préservation spécifiques.

samedi, février 25, 2006

Retour sur les caricatures du chamelier prophète



Je pourrais commencer par dire que ces caricatures danoises sont condamnables moralement, parce que les toutes les religions doivent être respectées. Vous parlez avec solennité de la liberté d'expression. Voir comme un signe positif que la presse, et tout particulièrement celle de gauche défende pour une fois la liberté d'expression à nos côtés. Et pourquoi pas les voir pour l'occasion comme des alliés de circonstance. Je pourrai aussi rappeler que le délais entre la publication de ces caricatures malheureuses et les réactions islamiques laisse supposer la manipulation, que cette réaction est disproportionnée. Mais aussi démontrer que les médias arabo-musulmans en font bien plus dans la forfaiture, sans que les européens n'en disent rien. Je pourrais de même revenir sur les déclarations des pays occidentaux. Mais non, je n'en ferais rien.

J'aimerais me réjouir de cette affaire, sincèrement. Il pourrait être assez amusant de voir cette gauche prétenduement islamophile se confronter comme de vulgaires frontistes à la communauté musulmane. Je pourrai même le faire si seulement ces gauchistes ne jouait pas notre avenir, et peut-être notre vie dans leurs sinistres aventures. Dire le contraire d'un gauchiste ne vous donne pas nécessairement raison, mais il y a une chose qui ne trompe pas, être dans le même camp ne présage absolument rien de bon. Cela devrait d'ailleurs exciter notre esprit critique et notre méfiance. Par quel miracle me retrouverais-je sur le même front que ce torche merde de Charlie Hebdo ?

Il suffit de se remémorrer les faits pour comprendre. "Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne", disait en 1945 le général De Gaulle. C'était il y a 60 ans, mais ça pourrait bien s'être passé il y a 4 siècles, cela ne ferait la moindre différence, tellement ces paroles semblent sortir d'un autre temps. D'un temps où le multiculturalisme aurait semblé faire référence aux bretons, alsaciens, picards, auvergnats, provençaux, parisiens. D'un temps où la France se voulait avoir une population homogène, où elle était encore une puissance coloniale fière d'elle même, essayant de remonter la pente, de reconstruire le pays, et illusoirement de préserver son ancienne gloire.

Après le succès des indépendances, les populations originaires de ces ex-colonies - promises à un brillant avenir - arrivèrent plus nombreuses que jamais en "métropole". Arrivée qui coïncidait avec la fabuleuse reprise économique d'après-guerre, et qui fit la joie d'une partie du patronat français. Immigration dite de travail, peu syndiquée, corvéable à merci, peu considérée et aussi qualifiée que rémunérée ; elle avait vraiment tous les avantages. Et en plus, tout le monde le disait, elle n'avait pas vocation à faire souche. Fiction qui prit fin avec les chocs prétroliers, la fin des Trentes Glorieuses, et la mesure d'humanité de regroupement familial inaugurée sous les auspices giscardiens. Et puis les idéaux petit bourgeois de mai 1968 sont passés par là. Le nouveau mot d'ordre hautement révolutionnaire consistait à faire table rase du passé, ce qui entraina une libéralisation des moeurs, un mouvement de "progrès social". Par étapes, strates successives, vit le jour toute une série de droits : le droit des femmes, le droit des homosexuels, le droit des minorités, le droit à la différence, ect... Tout cela faisant bon ménage avec les aspirations internationalistes et tiermondistes, et de facto avec cette immigration massive.

C'est donc assez naturellement que les gauchistes intrumentalisés par le PS s'engouffrèrent dans la "lutte contre le racisme", succédané à peine remis au goût du jour de la bonne vieille "lutte anti-fasciste". Même s'il est vrai qu'au tournant des années 80 le PC en mal de réussite tenta un virage nationaliste de courte durée. L'immigration devint comme partout en occident le compagnon de route de la gauche, électorat captif qu'il était nécessaire de chouchouter. Les plus Républicains entrèrent dans une période vache maigre dominée par le courant prônant une intégration respectueuse des particularités communautaires, la première affaire du voile de 1989 leur laissa la main. Puis une certaine radicalisation de la société française, aussi appelée lepénisation des esprits, pris dans ce contexte comme synonyme de retour au pricinpe de réalité, conduisit à un retour en force des Républicains laïcards et jacobins, bouffeurs de curés, d'imams et de rabbins.

Nous en sommes là lorsque éclata à retardement l'affaire des caricatures du chamelier prophète, que bon nombre de musulmans entreprirent de rendre plus vraies que nature. La presse, surtout engagée, revendiquant pour l'occasion un droit à la caricature et au blasphème islamophobe. L'élement religieux et les crises d'urticaire qu'il provoque chez ces gens étant loin d'être totalement étranger à cette réaction.

Mais c'est tout de même étrange qu'on en vienne à considérer chez les Républicains qu'il faille protéger la communauté juive des bouquins de Faurisson, les homosexuels tout spécialement des propos du député Vanneste, les noirs de la négation de l'esclavage, sans rire, les femmes des plaisanteries sexistes. Mais qu'on trouve légitime, que la chose la plus importante, la plus sacrée pour un quart de l'humanité, ainsi que pour beaucoup de français, puisse être ainsi profanée, souillée par des rires gras et des mains sales. Si même les arméniens ont pû espérer un temps, que le génocide éponyme soit reconnu par le parlement comme un crime contre l'humanité, les musulmans peuvent bien prétendre protéger leur religion des attaques injurieuses et blessantes.

A partir du moment où la France se libanise, sous l'action de nos Républicains citoyens et pro-immigrationnistes, n'est-il pas logique que notre mode de vie s'adapte en conséquence ? On n'a cessé de répéter que maintenant il fallait respecter leur identité, et bien respectons-la. On n'a cessé de répéter que l'assimilation était hors de propos - discours dicté par le bon sens au vue des réalités - que maintenant la République promouvait l'intégration, respectueuse des cultures, des traditions... Les musulmans ne s'intégraient-ils pas mieux en France si on cessait de les importuner avec ces histoires de voile, et si on commençait à les respecter ? Suivons l'exemple initié par la Grande-Bretagne, suivons l'exemple de Tony Blair qui salarie Tariq Ramadan. Ne traitons plus ces enfants de l'immigration en étrangers, alors que beaucoup vivent dans ce pays, eux et leurs familles, depuis des décennies. Dans ce contexte qui signifie donc s'intégrer ? Pour être intégrés, ils le sont, ils ont en grande partie assimilées les valeurs de la France contemporaine.

Il est encore plus étrange, que ce thème de la liberté d'expression ressurgisse dans la bouche de ceux qui ont soutenu les unes après les autres, les lois les plus liberticides de ces dernières années. Ceux qui ont contibué à créer une histoire officielle, et des condamnations pour blasphème. Ceux qui ont mené le combat pour créer des communautés protégées aux droits spéciaux. Mais dans cette affaire des caricatures, contrairement à ce qu'on l'on aurait pû tout d'abord croire, ils ne se sont pas réfugiés comme à leur habitude derrière ce discours à la con d'appel à la tolérance, au respect de l'autre, et de condamnation de caricatures fascisantes. Non ils ont étreint l'étendard de la lutte pour la liberté d'expression, adoptant une attitude à l'égard des musulmans fort peu civile, prenant tout de même soin de dire que les musulmans français n'était pas comme ça, et qu'eux ne s'offensaient pas à l'idée qu'on crache sur le prophète. Non bien sûr. Il faut dire que pour nos laïcards "liberté d'expression" rime avec vomissure en règle sur les religions, et tout particulièrement sur le catholicisme. "Ecraser l'infâme" disent-ils, combattre l'obscurantisme. On en va tout de même pas leur enlever le droit de représenter des bonnes soeurs se prenant des crucifix en anal.

On avait déjà vécu un épisode semblable ces dernières années. Cette guerre que les Républicains au sommet de leur art ont mené contre ce détecteur de connerie massive qu'est le voile islamique. Ils en avaient tirés cette fameuse loi contre les signes religieux ostentatoires à l'école, qui s'était faite au nom de la laïcité, comprenez athéisme d'Etat. De plus en plus, les gauchistes sont confrontés à l'islam, à des musulmans aux revendications identitaires et religieuses qui leur sont hostiles, et voient leur mode de vie hédoniste et progressiste remis en question par ces forces dont ils s'étaient fait les alliés. Il était encore un temps où les gauchistes trépignaient de joie, à l'idée de voir cette France dite éternelle se dissoudre dans l'immigration africaine, avec ses traditions et ses valeurs. La France à De Villiers, la France à Le Pen, mais aussi la France à Clémenceau, à De Gaulle, ou encore à Jaurès, cette France traditionnelle, cette France qui allait à l'église, qui avait une morale populaire, qui respectait l'armée, et qui se sentait patriote. Disparue à peu de chose près. Finalement n'est-ce pas un juste retour des choses que l'islam traditionnel reprenne le rôle tenu par les catholiques conservateurs.

Mais voilà pas que les musulmans s'attaquent à la République, non pas à la république, c'est-à-dire au régime politique, mais à la République, cette noble idée métaphysique née dans le trou de balle d'un philosophe révolutionnaire. Les féministes tellement habituées à taper sur le quinqua blanc et bourgeois, en avaient "oublié" ce qui se passait dans nos chères banlieues. Act-Up, milice de promotion de l'homosexualité s'en prend toujours, sans doute par facilité et automatisme, aux lieux de culte catholiques et bastonne des prêtres. Mais les paroles du moindre imam sont à juste titre réjouissantes, ce n'est pas un hasard si les gays néerlandais virent xénophobes. Et on commence à entendre des discours dans la bouche de gens qui ne nous y avaient pas habitué, sur le fanatisme et la misogynie de l'islam, sur son antisémitisme, sur le choc des civilisations, sur l'hypocrisie de la tolérance à sens unique, ect... Décidemment cette année l'extrême-droite prend ces marques très à gauche. L'évolution est là, les valeurs dites républicaines percutent de plein fouet des valeurs issues de la religion musulmane et des modes de vie du sud de la Méditerranée de plus en plus présents. Pendant longtemps les forces de gauche ont hésité, et elles le feront encore, préférant un vieil ennemi inoffensif et clairement délimité, à un brusque changement cap. Mais on ne leur laissera sûrement pas le choix indéfiniment.

En tout état de cause, voir ces raclures pro-immigrationnistes, qui ne cessent de répéter que l'islam est une religion d'amour, de paix et de tolérance, se confronter à leurs protégés musulmans, a quelque chose de profondément comique. Comptons les points. Après tout cette islamisation ne présente pas que des inconvénients. Et une conversion à l'islam ne serait pas la pire chose qui pourrait nous arriver. On pourrait même faire de l'entrisme libéral, comme le dit un hadith "Seul Dieu peut fixer les prix.", quand au "marchand honnête" il "sera assis à l'ombre du trône de Dieu au jour du Jugement." :D

C'est un peu le "choix" entre le bordel occidental et la caserne orientale.


V.V.

lundi, janvier 30, 2006

Le populisme de droite

Texte paru dans le Rothbard-Rockwell Report, Janvier1992.
Repris dans "The Irrepressible Rothbard" (2000) publié par The Center for Libertarian Studies

par Murray Rothbard
traduit par Hervé de Quengo, et remanié par François Guillaumat

[Une première version était parue sur ce site. Depuis, François Guillaumat m'a gentiment envoyé une version comportant de nombreuses améliorations de style. H. de Q.]

Eh bien, ils ont fini par avoir la peau de David Duke. Mais à coup sûr, il leur aura bien fait peur. Et il aura fallu une campagne massive d'hystérie, de panique et de haine, orchestrée par tous les courants de l'élite dirigeante, de la gauche à la droite officielles, du président Bush et du parti Républicain officiel aux activistes de gauche locaux, en passant par les médias nationaux de New York et Washington et les élites locales. Il aura fallu une campagne massive de peur, qui ne s'est pas contentée d'invoquer les vieilles lunes diaboliques du Klu-Klux-Klan ou d'Adolf Hitler, mais qui a aussi consisté, plus concrètement, à menacer virtuellement de mettre la Louisiane à l'index, de supprimer le tourisme les conventions et de détruire les emplois en faisant fuir les entreprises hors de l'État. Il aura fallu une diffamation orchestrée, mettant en doute la sincérité de la conversion de Duke au christianisme — en exigeant même qu'il livre le nom de son "Église officielle". Même mon vieil ami Doug Bandow a pris part à cette cabale dans le Wall Street Journal, laquelle lui a fait perdre toute mesure dans l'hystérie anti-Duke, au point d'attaquer celui-ci parce qu'il serait mû par l'intérêt personnel (!) — contrairement, nous faut-il croire, à tous les autres politiciens, que motive une dévotion profonde envers le bien public ? Il a fallu beaucoup de culot à Bandow pour faire cela, car il n'est pas chrétien sacramentel (et l'on peut ici souligner que la personne attaquée n'appartenait pas non plus à l'Église sacramentelle) mais piétiste, opposé à toute sorte de liturgie ou de credo officiel. Comment donc un chrétien piétiste peut-il mettre en cause la bonne foi d'un autre ? Et dans un monde où personne ne le fait pour les "convictions chrétiennes" d'un Chuck Colson ou d'un Jeb Magruder ? Cependant, on avait jeté la logique par-dessus bord : c'est tout l'Establishment, toute l'élite dirigeante, qui étaient en cause. Et dans ce type de bataille, tous les partis soi-disant antagonistes de l'Establishment se serrent les coudes et font flèche de tout bois.

Cependant, même avec tout ça, David Duke a rassemblé 55 % du vote des blancs. S'il a perdu la course, c'est parce que la campagne de peur avait conduit à une mobilisation massive des électeurs noirs. Notons toutefois l'excitation : la vie politique de la Louisiane est sortie de la torpeur qu'elle connaissait depuis des décennies et il en est résulté un taux de participation — 80 pour cent — qu'on n'avait pas connu depuis le dix-neuvième siècle, quand la politique des partis était violemment partisane et idéologique.

Un point que personne n'a remarqué : le populisme a gagné en Louisiane ; en effet, lors de la première primaire les deux vainqueurs ont été Duke, populiste de droite, et Edwin Edwards, populiste de gauche. Se sont retrouvés derrière eux les deux candidats de l'Establishment : le gouverneur sortant Buddy Roemer, Démocrate "réformateur", apôtre du fiscalisme et de la dépense publique, et soutenu par le gouvernement Bush dans sa tentative pour arrêter l'épouvantable Duke ; et l'oublié du lot, Clyde Holloway, candidat Républicain officiel, bon conservateur de l'Establishment et qui n'a obtenu que cinq pour cent des voix. (Le pauvre Human Events n'avait pas cessé de se plaindre pendant toute la campagne : pourquoi les médias font-ils comme si Holloway n'existait pas ? La réponse toute simple est qu'il n'a jamais joué aucun rôle. Métaphore instructive de ce que sera finalement le sort du conservatisme établi.)

Populiste de gauche, l'ancien gouverneur Edwards n'est depuis bien longtemps qu'un escroc cajun, avec pour devise (notez l'accent) Laissez rouler le bon temps. On a toujours affirmé que les hommes d'affaires et autres élites conservatrices le détestaient. Mais c'était la crise, et c'est en temps de crise que la vérité se fait jour : il n'y a pas de différence fondamentale entre le populisme de gauche et le système que nous avons aujourd'hui. Le populisme de gauche, exciter le peuple contre les "riches," amène toujours plus de la même chose : impôts élevés, dépenses incontrôlées, redistribution massive des revenus de la classe moyenne et travailleuse vers la coalition dirigeante qui comprend les hommes de l'Etat, les grandes entreprises et la nouvelle classe des bureaucrates, des technocrates et des idéologues, ainsi que les nombreux groupes qui en dépendent. Et ainsi, pendant l'effondrement, le populisme de gauche — populisme bidon — disparaît et toutes les escroqueries seront pardonnées au sein de la puissante coalition Edwards. Il est instructif de voir que l'Establishment affecte de croire aux assurances pleurnichardes de changement personnel du susdit Edwards ("J'ai 65 ans maintenant ; le bon temps a mûri"), alors qu'en revanche il refuse d'admettre que la conversion de David Duke soit sincère.

Ils disaient dans les années 1960, quand ils critiquaient gentiment la gauche violente : "arrêter la violence, travaillez au sein du système." Et ça a marché, car l'ancienne Nouvelle Gauche commande désormais aux classes intellectuelles respectables. Pourquoi donc l'Establishment n'a-t-il pas voulu pardonner et oublier quand un membre de la droite radicale comme David Duke cesse de prôner la violence, abandonne ses habits du Klan et se met au travail à l'intérieur du système ? Si on pouvait avoir été communiste ou quoi que ce soit d'autre dans sa jeunesse tumultueuse, que ne peut-on avoir appartenu au Klan ? Ou, pour être plus précis, si on peut avoir été membre du Klan quand on s'appelle Hugo Black, juge que l'on porte désormais aux nues, ou quand on est Robert Byrd, le "lion" du Sénat, pourquoi pas David Duke ? La réponse est évidente : Black et Byrd sont devenus des membres de l'élite démocrate-sociale, de l'Establishment, alors que Duke persiste à être un populiste de droite, et donc un adversaire de l'Establishment, cette fois encoreplus dangereux parce qu'il est au "sein du système".

Il est fascinant de voir que, dans le programme ou dans la campagne actuels de Duke, il n'y a rien que ne puisse accepter des paléoconservateurs ou des paléolibertariens : baisse des impôts, démantèlement de la bureaucratie, réduction de l'État-providence, attaque contre la discrimination positive et les quotas raciaux, l'exigence de droits égaux pour tous les Américains, y compris les blancs. Quel mal y a-t-il à tout ça ? Bien entendu, la puissante coalition anti-Duke n'a pas choisi de s'en prendre à Duke sur une seule de ces questions. En fait, même les plus à gauche de ses adversaires admettaient à regret qu'il y a du vrai là-dedans. A la place, l'Establishment s'est concentré sur le type même de "campagne négative" qu'ils prétendaient auparavant détester (particulièrement quand elle était dirigée contre eux). (Note ironique : les pontes de la télévision, qui se font habituellement faire deux liftings par an, ont attaqué Duke pour son prétendu lifting facial. Et personne n'a ri !)

Qu'est-ce que le populisme de droite ?

L'idée fondamentale du populisme de droite est que nous vivons dans un pays et dans un monde étatisés. Que l'élite dirigeante qui les domine est constituée d'une coalition comprenant les membres d'un Etat obèse, les dirigeants de grandes sociétés, et divers autres lobbies influents. Plus précisément, la vieille Amérique de la liberté personnelle, de la propriété privée et de l'Etat minimal a fait place à une coalition de politiciens et de bureaucrates associés à des élites financières et commerciales (par exemple les Rockfeller, les membres de la Trilatérale) voire dominés par elles ; et cette nouvelle classe de technocrates et d'intellectuels, comprenant les universitaires du nord-est [de la Ivy League] et les élites médiatiques, représente dans la société la classe qui crée l'opinion. Bref, c'est une moderne alliance du Trône et de l'Autel qui nous dirige, sauf que le Trône s'incarne dans divers groupes de la grande industrie et que l'Autel est fait d'intellectuels étatistes laïcs, même si, au milieu de tout ce laïcisme, on peut encore trouver une dose appropriée de chrétiens partisans de l'"Évangile" Social. La classe dominante des hommes de l'État a toujours eu besoin d'intellectuels pour justifier ce principe de gouvernement et pour tromper les masses afin qu'elles se complaisent dans leur asservissement, c'est-à-dire continuent à payer les impôts et à accepter la férule étatique. Dans les temps anciens, dans la plupart des sociétés, c'était une forme de clergé ou d'Église d'État qui tenait ce rôle. Aujourd'hui, en des temps moins religieux, nous avons les technocrates, les experts en "sciences sociales" et les intellectuels médiatiques, qui fournissent sa justification au système étatique et peuplent les rangs de sa bureaucratie.

Les libéraux ont souvent observé le problème mais, en tant que stratèges du changement social, ils ont raté leur coup. Suivant ce qu'on pourrait appeler le "modèle hayekien", ils ont cherché à propager la bonne parole, pour convertir à la liberté les élites intellectuelles, en commençant par les grands philosophes, puis, en descendant lentement l'échelle intellectuelle au cours des décennies, en persuadant les journalistes et autres faiseurs d'opinion dans les médias. Nul doute que les idées sont la clé, et que la diffusion d'une doctrine correcte constitue une part nécessaire de toute stratégie libérale. On pourrait dire que le processus prend trop de temps, mais une stratégie à long terme est importante et se différencie de la futilité tragique du conservatisme officiel, qui ne s'intéresse qu'au moindre des deux maux de l'élection en cours et qui perd par conséquent sur le moyen terme, pour ne pas parler du long terme. Toutefois, la véritable erreur n'est pas tant l'accent mis sur le long terme que l'ignorance de ce fait fondamental : le problème ne tient pas uniquement à une erreur de la part des intellectuels. Il tient aussi à ce que les intellectuels sont des profiteurs du système en place : ils sont à titre crucial des membres de la classe dominante. Le processus de conversion hayekien présuppose que tout le monde, ou du moins tous les intellectuels, ne s'intéresse qu'à la vérité et que l'intérêt matériel des personnes n'entre jamais en jeu. Or, quiconque a quelque connaissance des intellectuels et des universitaires devrait perdre toute illusion là-dessus, et rapidement. Toute stratégie libérale doit reconnaître que les intellectuels et les faiseurs d'opinions font partie intégrante du problème de base, non seulement en raison de leurs erreurs, mais aussi en raison de leur propre intérêt personnel, qui est lié au système dominant.

Pourquoi donc le communisme a-t-il implosé ? Parce que le système, à la fin, marchait si mal que même la nomenklatura en a eu marre et a jeté l'éponge. Les marxistes ont souligné à juste titre qu'un système social s'effondre quand la classe dirigeante est démoralisée et a perdu sa volonté de pouvoir : cette démoralisation, l'échec manifeste du système communiste l'avait finalement apportée. Cependant, ne rien faire, ne compter que sur une instruction appropriée des élites, cela veut dire que notre propre système de domination étatique ne s'arrêtera pas avant que toute notre société, comme celle de l'Union soviétique, soit réduite aux décombres. Il est certain que nous ne devons pas nous arrêter là. Une stratégie de libération doit être bien plus active et plus agressive.

D'où l'importance, pour les libéraux et pour les conservateurs partisans de l'Etat minimal, de disposer d'une stratégie à deux coups : non seulement diffuser les bonnes idées, mais aussi dénoncer la corruption des élites dirigeantes, exposer à quel point elles profitent du système existant, et plus précisément comment elles nous volent, nous. Arracher leur masque aux élites constitue une "campagne négative" des plus essentielles.

Cette stratégie à deux coups est donc :

(a) de construire un cadre pour nos propres faiseurs d'opinions anti-socialistes et partisans de l'Etat minimal, sur la base d'idées correctes ; et

(b) d'atteindre directement les masses, de court-circuiter les médias dominants et les élites intellectuelles, de soulever les masses contre les élites qui les pillent, les escroquent et les oppriment, à la fois socialement et économiquement.

Cependant, cette stratégie doit fusionner l'abstrait et le concret ; elle ne doit pas seulement s'en prendre aux élites sur le plan abstrait, mais doit particulièrement concentrer son attention sur le système étatique en place, sur ceux qui constituent les classes dominantes.

Les libéraux se sont longtemps interrogés sur les personnes et les groupes qu'il faudrait atteindre. La réponse simple : "tout le monde", ne suffit pas parce que, pour peser sur la politique, il faut concentrer sa stratégie sur les groupes les plus opprimés et sur ceux ont la plus grande influence sociale.

La réalité du système actuel est qu'il est constitué d'une alliance malsaine entre la grande entreprise démocrate-sociale et des élites des médias qui, par le truchement d'un Etat obèse, privilégient et exaltent une sous-classe parasitaire, laquelle pille et opprime l'ensemble des classes moyennes et travailleuses de l'Amérique. Par conséquent, la bonne stratégie pour les libéraux et les paléoconservateurs est une stratégie de "populisme de droite," c'est-à-dire : exposer et dénoncer cette alliance maudite et inviter à descendre de notre dos cette alliance médiatique entre la social-démocratie et sous-classe exploiteuse des classes moyennes et travailleuses.

Un programme populiste de droite

Un programme populiste de droite, dès lors, doit se concentrer sur deux aspects : démanteler les domaines-clefs de la domination par les hommes de État et par les soi-disant élites, et libérer l'Américain moyen des manifestations les plus flagrantes et les plus oppressives de cette
autorité. En somme :

1. Diminution radicale des impôts. De tous les impôts, sur les ventes, sur les entreprises, sur la propriété, etc., mais particulièrement celui qui opprime le plus, politiquement et personnellement : l'impôt sur le revenu. Nous devons travailler à la suppression de l'impôt sur le revenu et sur l'abolition de la bureaucratie qui l'administre.

2. Couper radicalement dans l'Etat-providence. Éliminer l'empire de la sous-classe par la suppression du système d'assistance ou, à défaut de suppression, par des coupes importantes et par sa restriction.

3. Supprimer les privilèges raciaux et autres privilèges
de groupe.
Supprimer, donc, la discrimination positive, les quotas racistes, etc. en soulignant que ces quotas-là prétendent se fonder sur la construction des "droits civiques," laquelle nie le Droit de propriété de tout Américain.

4. Reconquérir les rues : pas de quartiers pour les criminels. Et par là j'entends, bien sûr, les violents criminels qui courent les rues — voleurs, agresseurs, violeurs, assassins — et non les "criminels en col blanc" ou les auteurs de prétendus "délits d'initié." Les flics doivent être libres d'agir et autorisés à administrer une punition immédiate, leur responsabilité étant évidemment engagée en cas d'erreur.

5. Se réapproprier les rues : éliminer les clochards.
Encore une fois : libérons les flics pour qu'ils nettoient les rues des clochards et des vagabonds. Où ces derniers iront-ils ? Mais qui s'en soucie ? On peut espérer qu'ils disparaîtront, c'est-à-dire qu'ils sortiront des rangs de la classe chouchoutée et dorlotée des clochards pour rejoindre les rangs des membres productifs de la société.

6. Supprimer la banque centrale : à bas les "banksters".
La monnaie et la banque sont des questions compliquées, mais on peut présenter la réalité de façon vivante : la Fed comme cartel organisé de "banksters", qui crée l'inflation, ce qui dépouille la population et détruit l'épargne de l'Américain moyen. Les centaines de milliards volés aux contribuables pour les donner aux banksters des S&L paraîtront dérisoires comparés à l'effondrement à venir des banques commerciales.

7. America First. Un point clé, et qui n'est pas là pour ne venir qu'en septième position par ordre de priorité. L'économie américaine n'est pas seulement en récession : elle stagne. La famille moyenne est moins bien lotie aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Come home, America. Cessons de distribuer des aides à tous ces mendiants étrangers. Arrêtons toute aide "au développement", qui n'est qu'une aide aux banksters, à leurs titres et à leurs industries d'exportation. Arrêtons tout ça et résolvons nos problèmes intérieurs.

8. Défendre les valeurs de la famille. Ce qui veut dire écarter des familles les hommes de l'État, supprimer le pouvoir étatique au nom du Droit des parents. A long terme, cela veut dire supprimer les écoles publiques et les remplacer par des écoles privées. Nous devons toutefois comprendre que les projets de "bon solaire" et même de crédit d'impôts ne constituent pas, malgré ce qu'en dit Milton Friedman, des progrès transitoires conduisant à terme à l'enseignement privatisé. Au contraire, les choses ne feront qu'empirer parce que les hommes de l'Etat y contrôleraient toujours davantage les écoles privées, et de plus en plus vite. La bonne solution consiste à décentraliser, et revenir à la gestion locale, communale, des écoles.

Un point supplémentaire : nous devons rejeter une fois pour toutes les idées des "libéraux" de gauche qui affirment qu'il faudrait transformer en cloaque tout ce sur quoi les hommes de l'Etat ont mis la main : a défaut de privatisation, en attendant qu'elle arrive, nous devons tenter de gérer les institutions étatisées de la manière la plus propice à leur transformation ultime en entreprises normales, ou la placer sous contrôle local. Cela signifie toutefois ceci : les écoles publiques doivent admettre qu'on y fasse des prières. Nous devons abandonner cette absurde interprétation du Premier Amendement que font les athées de gauche et selon laquelle celui-ci interdirait la prière dans les écoles publiques, ou une crèche de Noèl dans les préaux d'école ou dans les jardins publics. Nous devons revenir au bon sens et au contenu originel pour ce qui concerne la manière d'interpréter la Constitution.

Pour finir : chaque point de ces programmes populistes de droite est entièrement cohérent avec une position purement libérale. Cependant, toute politique du monde réel est une politique de coalition et il y a d'autres domaines où les libéraux pourraient bien transiger avec leurs partenaires conservateurs, traditionalistes ou autres au sien d'une coalition populiste. Par exemple, à propos des valeurs familiales, prenons les sujets délicats de la pornographie, de la prostitution ou de l'avortement. Ici, les libertariens partisans de la légalisation et de la possibilité d'avorter devraient être prêts à accepter un compromis sur la base d'une position décentralisée : ceci signifie mettre un terme à la tyrannie des tribunaux fédéraux et abandonner ces questions aux divers États américains, ou, mieux encore, aux régions et aux quartiers.


Source : Le populisme de droite

Juste une remarque en passant, il se confirme que "les fanatiques de la liberté finissent en théoricien de la police."


V.V.

Compassion infinie

Comment pourrais-je, comment pourrions-nous aimer tous les hommes ? Les chérir, se soucier de leur sort comme du notre, sans les avoir jamais rencontrés, sans même les avoir entraperçus dans une pensée fugitive ? Un être humain semble en être incapable, à moins d'être un modèle de compassion, ayant tué les passions qui l'anime.

J'imagine que nous ne sommes irremplaçables que pour Dieu, notre créateur, dut-il daigner exister. Seul lui pourrait avoir suffisamment de bonté et de miséricorde pour aimer tous ses enfants. Si un athée peut l'imaginer, un croyant devrait être en mesure de le comprendre. Encore faut-il que sa croyance porte sur Dieu, chose rare en ces temps où on vénère plus dans les chapelles progressistes le fils de charpentier que le fils de Dieu. Dans tous les cas la vénération de l'humanité est répugnante, comme tout culte de soi-même. Adorer l'Homme revient à adorer l'idée qu'on se fait de soi-même, ce qui revient à dire avec emphase que nous nous aimons. L'idolâtrie humanitaire doit être l'exacerbation du culte du "moi" en tant qu'abstraction.

Cette compassion sans limite est la marque de Bouddha, d'un boddhisattva ; du divin. C'est ainsi que la tradition bouddhique rapporte que Pûrna un des premier disciple du dharma demanda au Bouddha la permission d'aller comme missionnaire dans un pays barbare nommé Sronâparânta. Le bouddha essaye de l'en dissuader, alors le dialogue suivant s'engagea :

Le Bouddha : "Les hommes du Sronâparânta sont emportés, méchants et cruels. Ils adressent des paroles méchantes, grossières, insolentes. S'il t'adresses des paroles méchantes, grossières, insolentes, que penseras-tu de cela ?"
Pûrna : "Je penserai qu'en réalité les hommes du Sronâparânta sont bons et doux, puisqu'ils me frappent ni de la main ni à coups de pierres."
Le Bouddha : "Mais s'ils te frappent de la main et à coups de pierre, que penseras-tu de cela ?"
Pûrna : "Je penserai qu'ils sont des hommes doux et bons puisqu'ils ne me frappent ni du bâton ni de l'épée."
Le Bouddha : "Mais s'ils te frappent du bâton et de l'épée, que penseras-tu de cela ?"
Pûrna : "Je penserai qu'ils sont des hommes doux et bons, puisqu'ils ne me privent pas de la vie."
Le Bouddha : "Mais s'ils te tuent Pûrna, que penseras-tu de cela ?"
Pûrna : "Je penserai qu'ils sont des hommes doux et bons, puisqu'ils me débarassent de cette carcasse pourrie du corps sans trop de difficulté. Je sais qu'il y a des moines qui ont honte de leur corps, en sont tourmentés et dégoûtés, qui sont tués avec des armes, prennent du poison, sont pendus avec des corde ou jetés dans des précipices."
Le Bouddha : "Pûrna, tu possède la bonté, la patience la plus haute. Tu peux vivre chez les Sronâparânta, y fixer ton séjour. Va et enseigne-leur comment être libre, toi qui est libre toi-même."

Nous autre êtres humains pouvons seulement, avec sincérité nous soucier des gens que nous aimons. Les autres en comparaison ne sont que des spectres sans vie, que seule l'annonce imminente de leur mort nous avertit de leur existence. Des statistiques, où le nombre de victimes assénée en millions nous apparaît sous la forme d'une série de zéros. Tout au plus avec des efforts perçoit-on une multitude informe. Je suis capable, de sentir le poids et la chaleur d'un corps contre le mien, de sentir une absence, d'en être peiné, ou la joie d'une compagnie. Mais affirmer "que rien ne vaut une vie", me semble un rien présomptueux. Là encore une parole qui n'engage à rien, et dont on se déliera à la première occasion. Une façon comme une autre de combler les belles âmes, qui s'empresseront à l'occasion d'affirmer qu'un holocauste automobile vaut mieux que quelques gouttes de sang perdues par un vaurien.

Pour reprendre un mot de Rousseau (même lui a pû écrire dans un moment d'inadvertance des choses censées) "tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins." Cette soit-disant amour de l'humanité n'est que marque de tartufferie, où les galons pesants de ces généraux de la bien-pensance peine à cacher leur hypocrisie. Et on n'invoque jamais autant le suprême intérêt de l'Humanité, que quand il s'agit de commettre un crime d'une ampleur telle que les justifications habituelles paraissent insuffisantes. Pendant qu'untel se fait le chantre de l'Humanité, pour mieux flétrir les Dupont-Lajoie qui parsèment son existence. Ce doit être là, la grande leçon de compassion de nos professeurs d'humanisme.


V.V.

"Zèle"

Pour des raisons liées à l’actualité, cette histoire se déroule en Palestine fin janvier 2006. Mais elle pourrait avoir lieu n’importe où et n’importe quand, où se trouve réunit un premier ministre comateux, des juifs sionistes, des arabes palestiniens par les camps de refugiés, une barrière de sécurité, un chef terroriste à keffieh sanctifié.

Le repas est terminé, les enfants sont couchés. Dans le salon, Mohammed lit le journal l'air sérieux, tandis que son épouse Rachida avachie et la mine un peu dépitée est occupée à feuilleter l'équivalent de Elle.
- Dis Momo, est-ce que peux te poser une question ? Demande Rachida.
- Oui, répond son mari.
- Tu crois que je devrais me faire refaire les seins ?
- Pensif et un rien hypocrite, Mohamed l'a rassure : mais non ils sont très bien. Ah les femmes, toujours à s'occuper de futilités. C'est tout de même demain les élections.
- Oui les élections, de toute façon ça changera pas grand-chose. Et tu voteras comme d'habitude pour le Fatah.
- J'en suis pas si sûr.
- Qu'est-ce que tu raconte, t'as toujours soutenu le Fatah. Il y a encore pas si longtemps tu te disputais avec mon frère Rachid qui milite au Hamas, tu l'as menacé de le foutre dehors à coup de pied s'il continuait de critiquer Arafat.
- Oui ton frère est un imbécile, nous n'y changerons rien ! Mais depuis les choses ont changé. Arafat est mort, et Abbas, Koreï et les autres glands ne valent pas mieux que de la merde de chameau.
- Si Barghouti était libéré ce serait différent, ça c'est sûr. Il ferait le ménage dans la vieille garde corrompu du Fatah, qui s'engraisse sur notre dos, en nous dépouillant de l'aide internationale. Ils grossissent à vue d'oeil ces porcs, ils ont de belles voitures, des propriétés un peu partout, ils contrôlent presque tous les pans de l'économie pendant que nous sommes réduits à la misère.
- A la misère, à la misère... Peu de femmes peuvent se vanter d'avoir autant de bijoux et de sacs à main. T'en as presque autant que Bernadette Chirac, et dans le même goût.
- Tu sais ce que je veux dire. Abbas est un politicien, costume trois pièces, l'air bovin, une diatribe anti-sioniste de temps en temps pour assurer le minimum syndical et puis voilà. C'est pas un chef. Depuis qu'Arafat est mort c'est l'anarchie, des mairies, des ministères sont régulièrement attaqués, on fait des otages pour faire pression sur le gouvernement, des policiers sont abattus, ect... Comme cette histoire avec la famille d'un policier tué qui ouvre le feu sur des policiers en faction près de la résidence d'Abbas. Plus rien fonctionne. Sans même parler de Gaza.
- Au moins Arafat même assiégé dans la Moukata, avec un canon de char sur la tempe, arrivait à conserver son aura et son autorité. Tandis qu'Abbas... En plus depuis la deuxième intifada, la situation économique n'a cessé de se dégrader, si elle continue de s'enfoncer on va trouver du pétrole.
- La faute à qui Momo ? Ce sont les israéliens qui ont bouclé les territoires, qui ont mis des check-points partout, qui nous empêchent de travailler en Israël, et qui rendent la situation ici intenable. Ils ont même importés des chinois et des philippins pour remplacer la main-d'oeuvre palestinienne. La rançon de la mondialisation.
- Tout ça parce que Sharon a profané l'Esplanade des mosquées. Qu'il crève ce gros juif obèse ! Après nous avoir coupé de nos sources de revenus, il a commencé la construction du mur qui nous isole totalement du monde extérieur. Nous sommes faits comme des rats.
- Le Hamas a bien profité de la situation, alors qu'il était marginalisé, l'impuissance du gouvernement lui a ouvert une voie royale.
- Hum... Oui la mort dans l'âme, je dois bien admettre qu'il fait beaucoup avec ses réseaux associatifs. Il se sert de la misère pour prospérer, financer par l'étranger, il a des associations pour les femmes, pour l'éducation des enfants, pour l'apprentissage du coran, il s'est implanté dans les organisations professionnelles, il propose des services de santé en plus de l'aide alimentaire. Bien sûr tout ça, s'accompagne d'une réislamisation et de l'observance strice de la cha’ria, même plus moyen de prendre un p'tite bière. Il est loin le nassérisme du temps de papa.
- C'est comme ça qu'ils séduisent les gens, qui se sentent débiteur. Et il gagne une réputation d'intégrité, d'honnêteté, le contraste avec la corruption du Fatah fait le reste. Et politiquement mis à part leur bilan explosif et feu d'artifice, il sont aussi vierges que les 72 gamines qui accueillent les kamikazes aux burnes enveloppées dans du papier d'alu.
- Tu sais bien Rachida, qu'on ne peut leur reprocher de mener une résistance armée. Ils ne font que riposter aux assassinats de civils, aux assassinats des responsables du mouvement... Si on disposait de chars et d'avions de chasse, on n'enverrait pas les notres sacrifier leur vie pour la Palestine. Malheureusement aujourd'hui ce sont les islamistes qui symbolisent la lutte contre Israël. Et ça c'est important dans la tête des gens. Le Fatah apparaît trop en retrait, pas près à négocier, mais pas non plus près au combat.
- Si les israéliens n'avaient pas fait des confettis du processus de paix, on n'en serait pas là, ils ont toujours refusé les compromis significatifs. Ils et surtout nous en payons le prix.
- Qu'est-ce qui leur a pris aussi de refuser de nous rendre Jérusalem pour en faire la capitale de la Palestine, de démanteler les colonies, de nous donner le contrôle des lieux saints, d'autoriser le droit au retour des réfugiés déportés, et de reporter la frontière sur celle de 1948 ? Ne soit pas naïve, nous ne pourrons reprendre notre bien que de force. La feuille de route et autres billevesées ne servent qu'à affaiblir Israël sous l'effet de la pression internationale.
- Ca fait tellement longtemps qu'on veut détruire Israël et foutre les juifs à la flotte, que je suis sûr qu'ils ont prévus suffisamment de bouées de sauvetage. La seule solution pour eux comme pour nous c'est de négocier. Il faudrait que des deux côtés des hommes avec assez de légitimité se démarquent, et aient le courage de faire des compromis difficiles.
- Comme Sadate tu veux dire ? Hihi
- Psss...
- La résistance du Hamas a bien porté ses fruits à Gaza, les sionistes ne comprennent que la force, en les harcelant le Hamas les a contraint à cesser l'occupation et à libérer nos terres.
- Une victoire du Hamas ? C'est Sharon qui nous a laissé Gaza parce qu'il l'a décidé. Nous sommes toujours les jouets des israéliens, qui font de nous ce qui veulent.
- En tout cas c'est pas avec des négociations que je reverrai Haïfa. Tu sais que je pense encore à Haïfa. Mon père me parlait souvent de la vie qu'il y menait, avant qu'il en soit chassé par les sionistes ; de la ville, des paysages et des embruns de la côte. Je connais même par coeur le quartier où la famille habitait sans jamais l'avoir vu, la maison, la cour intérieure. C'est là-bas chez nous. J'en parlerai aux enfant, je leur raconterai encore et encore. Je veux qu'ils sachent d'où ils viennent, qu'ils n'oublient pas ce qu'on leur a volé. Qu'ils conservent cette volonté de retourner chez eux.
- Ce sont des histoires. Tu me parles tout le temps de cette jolie maison blanche, d'Haïfa, des coquillages et des crustacés... mais tu sais bien que les israéliens l'ont rasé pour en faire un hypermarché avec un grand parking. La maison de grand-papa Abdul elle est sous le bitume.
- Un jour nous en reconstruirons une encore plus belle.
- Oui, oui... en attendant tu comptes voter pour qui ?
- Sans doute pour le Hamas, il faut que ceux qui nous gourvernent comprennent que la situation ne peux plus durer, et qu'il faut du changement. Pas besoin d'être islamiste pour dire ça.
- De toute façon ces imbéciles n'auront pas la majorité.
- Bon, allume le poste, ça va être heure. Je ne voudrais pas rater le début de Lost sur la télé égyptienne…
- Lost c'est un peu comme la Palestine, des gens qui essayent de survivre dans un milieu hostile sans espoir de s'échapper.
- Oui enfin, tu crois que le gros lard va réussir à conclure ?


V.V.

vendredi, janvier 27, 2006

Individualisme et capitalisme...

... et entraide communautaire.



La confiance et le prêt communautaire

Le travail acharné, la motivation de réussite, les institutions, les contacts et les réseaux d'entraide mutuelle ne suffisent pas à expliquer les rapides succès des communautés chinoises implantées dans le monde. Un autre facteur fondamental intervient sur la relation de confiance économique et financière. Comme nous l'avons vu dans les relations favorables, la relation de « confiance mutuelle » est primordiale chez les Chinois. C'est même une obligation morale d'aider une personne si elle le mérite.
Quand un quartier chinois se développe, de nombreuses personnes sont étonnées de voir que les acquisitions sont effectuées rapidement, notamment dans les domaines immobilier et économique. D'où viennent ce développement rapide et cet argent ? C'est ici qu'intervient une opportunité financière habituelle accordée à un migrant, à un nouveau venu ou à une relation grâce à la pratique du crédit communautaire (Crédit communautaire, ou tontine, ou Hui). En quelques jours - voire une seule soirée - l'individu pourra disposer légalement d'une somme importante lui permettant de réaliser son projet en payant « cash » l'objet, la boutique ou le bien immobilier de son désir.

Ainsi un Chinois ou une famille pourront acheter promptement - et régler comptant - un appartement, un commerce... Donc fonder une famille, monter une entreprise... Ce qu'ils ne pouvaient pas réaliser en sollicitant un crédit auprès d'une banque ou d'un organisme financier, ils le concrétiseront en l'espace de quelques heures. Comment cela se passe t-il ? Par exemple, un jeune couple doit se marier et acheter un appartement, un Chinois souhaite ouvrir un commerce... Disons qu'ils ont besoin de 120 000 euros. Après avoir parlé de leur projet à leur famille, amis et relations, les intéressés et la communauté vont réunir les personnes qui vont financer leur objectif. Au cours d'un banquet ou d'une réunion de la communauté, chacun des 120 participants va par mettre sur la table par exemple 1000 euros. Ainsi, le soir même, les 120 000 euros seront réunis.

Il pourra s'agir de sommes et de mises nettement supérieures ou moindres regroupant plus ou moins de participants. Les intéressés rembourseront de manière contrôlée - avec la garantie familiale et du groupe - à chaque membre et par mois par exemple 1000 euros - s'il n'y a pas d'intérêts - sur 10 ans. Ils pourront donc acheter comptant dès le lendemain.

La confiance étant mutuelle, ils seront moralement amenés - selon leurs moyens - à la reciprocité pour d'autres projets. Ces crédits entre Chinois - qui sont réalisés rapidement - jouent un rôle de premier ordre dans la croissance des investissements privés, commerciaux et économiques. Ils permettent l'essor économique rapide des Chinatowns dans le monde.
Pierre Picquart, L'Empire chinois, Edition Favre, 2004, p. 68


V.V.

samedi, janvier 21, 2006

Je suis amoral et apatride (mais je me soigne)

La thèse du chaos mental est à la mode en ce moment. Du "chaos mental collectif" plutôt. Voire de la "décadence" et du "desordre". L'économie de marché est accusée d'effets pervers sur notre psyché, on met sur le dos de ses supposés "excès" tous les prétendus signes de décadence mentale que certains perçoivent. La ruée chez McDo, le cinéma multi-fonctions qui ne passe que des blockbusters US et autres lieux de "sous-culture" qui sont des sites hérétiques pour le tenant de la thèse de la décadence populaire. Période d'incertitude, parait-il. La faute à la mondialisation, dit-on. La faute à ces sales yankees et à ces rosbeef peut-être même. Nous Gaulois, sommes tellement forts, mais si fragiles et en cela semblables aux peuples voyant leur destin s'effacer. Enfin, c'est ce qu'on dit. Pas moi je vous rassure. D'un coin du terrain vague à l'autre, ils sont tous en rang, sans écart insolent et soigneusement placés l'un derrière l'autre, fourbissant leurs armes contre le grand "désordre mondial". Alors sus aux "déclinologues", proclament ceux d'un côté. A bas les bénis oui-oui, affirment ceux qui leur font plus ou mois face. Que ça soit les uns ou les autres, tous partagent cette même aversion de l'apatride et de l'amoral. UMPS et "patriotisme économique" de l'un, libéraux tentés par le chemin rétrograde de l'autre. Alors que les premiers entonnent l'hymne national devant le siège de Danone ou d'Alstom, les seconds partagent le rejet des "patriotes" envers l'amoralité d'un libéralisme accusé d'être sans patrie tout en soutenant mordicus que le libéralisme offre de bons résultats sur le plan économique. C'est déjà ça de pris, me direz-vous. Soit. Mais quid des brèches qui fragilisent le prêchi-prêcha de la pensée unique bo-boïsante? Alain Finkielkraut par exemple. L'un des exemples d'un politiquement correct qui prend du plomb dans l'aile. C'est bon signe, assurément. Mais il subsiste un problème: qui va s'engouffrer dans ces failles? Qui va en tirer profit? Les individualistes libéraux ou les panzer-rétrogrades? Et si, dans un rapprochement né d'un ennemi commun fragilisé, ces deux factions que tout oppose étaient en train de s'observer du coin de l'oeil? Les premiers se rendent parfois compte qu'ils ne l'ont jamais forcément été et sympathisent, l'air de rien, avec les seconds.

La question se pose, très sincèrement. Alors que la pensée unique laisse apparaître quelques plaies, qui va prendre le couteau et le planter là où il faut? Mais surtout: qui va tendre la lame sanguinolante vers les cieux, en signe d'héroïque victoire? Les panzer-rétrogrades, nostalgiques de l'Empire rose et composant une soldatesque se tenant droite comme un "i" devant les amoraux et les apatrides... ou les individualistes libéraux "amoraux et apatrides"? Il faut se poser la question. Qui sont les plus nombreux chez les dissidents en proie aux crocs de la broyeuse bo-bo? La droite "nationale" qui se veut rebelle et revancharde ou les libéraux, défenseurs individualistes de la liberté et humanistes avant l'heure? Après le conflit contre le politiquement correct, c'est la course qui va suivre qui m'inquiète. Ou ses aboutissements plus exactement. La droite énervée n'est pas le libéralisme. La droite énervée accuse les libéraux de ne pas se prosterner devant ses idoles bleus blanc rouges. De la même manière que les individualistes que nous sommes refusont la genuflexion honteuse à laquelle les égalitaristes roses-rouges veulent nous soumettre, il n'est pas question de baisser la tête devant le folklore national-populiste des Brasillach boys. Leurs icônes dépoussièrées ne nous font pas rêver, pas plus que leur esthétique fashionisée.

Quand la pensée unique va mal, à qui profite la douleur? Relativistes défenseurs de Pinochet, post-fascistes auto-proclamés, chiens de garde crypto-bruns, pseudo-Nostradamus à la mentalité de croisé névrosé et autres rejetons nauséabonds du boboïsme intello couleur identitaire inassumée. Tous nagent dans la flaque de leur dégobillage flouté, d'autant moins clair qu'il a prétention à coller au pied des partisans de la liberté, des défenseurs humanistes de l'individu et adversaires résolus de la tyrannie constructiviste. S'engouffrer dans la brèche et y gagner du galon? Oui. Mais d'abord: nettoyons devant nos portes.

- Lafronde

vendredi, janvier 13, 2006

Danse de la pluie


Autrefois on aurait invoqué le dieu de la pluie, ou une quelconque divinité agraire, aujourd'hui pour qu'il pleuve on invoque la puissance publique. Ou du moins, c'est en substance ce qu'ont fait ces agriculteurs de la Vienne, en manifestant à Poitiers devant la préfecture contre les restrictions d'eau qui touche l'irrigation. Les français sont pieux, ils ont simplement remplacés le Père, le Fils et le Saint-Esprit par le culte de l'Etat.

A l'occasion de la réunion de l'Observatoire départemental de l'eau, les irrigants de la Vienne ont fait savoir leur désarroi, mercredi à Poitiers. Ils ont manifesté devant la Préfecture en rappelant qu'eux aussi souffraient des restrictions et que leur devenir d'agriculteurs était en jeu.

La réhumectation des sols est insuffisante et les nappes ne sont pas reconstituées

A l'issue de la réunion de l’Observatoire départemental de l’eau, le Préfet de région, Préfet de la Vienne a confirmé qu'en raison"de la réhumectation insuffisante des sols et des faibles niveaux des nappes et des cours d'eau, la situation des ressources en eau en Poitou-Charentes est très délicate". Il faudrait au moins deux mois de pluviométrie normale et la saturation des couches superficielles du sol pour que l'eau de pluie puisse atteindre les nappes souterraines". Les mesures de restriction restent donc toujours en vigueur dans 76 communes du département. Le Préfet a toutefois tenu à souligner que les appels au civisme avaient été entendus puisqu'on avait constaté une réduction de la consommation journalière en eau potable, d’environ 10%, depuis les premières restrictions.

Source France 3


Par Saint-Jacques-Chirac faites qu'il pleuve ! A défaut de pluie, des subventions.

- Vae Victis